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Gilberto Perin

Brésil football Perin verstiaire

Un mot sur l'oeuvre

GPER002
Au Brésil, le caractère populaire et universel du football a élevé ce sport au rang de mythe constitutif de l’identité brésilienne contemporaine.
Gilberto Perin a choisi de révéler « un monde inconnu et interdit aussi bien aux supporters qu’aux media »
Ces images sont aussi une invitation au respect pour «  les travailleurs du football » de la part des « torcidas », bandes de supporters souvent violents qui dénaturent par leur comportement la communion entre le public et les joueurs.
Plus que les prix qu’il a remportés, c’est l’immense succès national de son exposition sur les « vestiaire » du football, les coulisses du sport national, présentée en 2012 au musée du football à São Paulo qui fait sa célébrité. L’exposition qui a accueilli plus de 600 000 visiteurs l’a fait connaître dans tout le Brésil. Le magnifique livre d’art qui accompagne cette exposition et qui réunit, autour des photos de l’artiste, de très beaux textes de deux écrivains brésiliens de talent, João Gilberto Noll et Aldyr Garcia Schlee, par ailleurs « inventeur «  de la « camisa da seleção » – le maillot officiel de l’équipe nationale brésilienne – a amplifié le succès.
Cette image est extraite de ce travail.
L'épreuve d'artiste du format 40X60 est actuellement exposée à porto Alegre (Brésil)

Le témoignage de Gilberto Perin

J’ai fait le choix de m’éloigner des clichés sur les idoles, sur les joueurs richissimes et mondialement connus, sur la « seleção brasileira », sur la coupe du monde, j’ai choisi le club peu connu de Pelotas qui luttait pour retrouver la première division, après le décès accidentel de trois de ses membres.
Ce club, qui porte le nom prédestiné de Grêmio Esportivo Brasil, est une véritable métaphore du Brésil, avec ses joueurs en provenance de dix états différents.
Pour capter l’intimité du groupe de joueurs, J’ai choisi choisi de passer avec eux «  un pacte d’invisibilité », dans le but de ne pas interférer dans le quotidien de leur vie dans les vestiaires. C’est donc avec un maximum de liberté qu’e j’ai pu capter , durant quatre mois, l’expression de ces joueurs, donner sa vision esthétique et émotionnelle de ces anonymes, dans des moments de tension limites, partageant leurs joies et leurs peines, l’exaltation après la victoire, et le désespoir après la défaite. La joie, la douleur, la religiosité, le drame vécu par le joueur blessé ou expulsé, sont des réalités qui deviennent accessibles aux supporters ou aux spectateurs par la magie de l’image.
J’ai choisi de révéler un monde peu connu des supporters et des médias.

Le choix de Jean-Denis

Un monde peu connu des supporters et des médias, c’est vrai. Enfin seulement pour ceux qui n’ont jamais joué au foot. Parce qu’au contraire, ces images vont résonner dans le présent ou la mémoire de tous les innombrables joueurs du dimanche. Ces images parlent de l’universalité du football. On entend le bruit des crampons sur le carrelage, on sent les odeurs de pommade chauffante, on marche sur les «elastos» répandus de-ci de-la et ça c’est vrai partout. Tous les vestiaires se ressemblent et dégagent cette même impression d’intimité, de convivialité, de préparation ou de digestion de l’aventure collective.