Caddies

Elisa Haberer

China Chine golf

Un mot sur l'oeuvre

EHAB006
高尔夫
北京伯爵园高尔夫俱乐部
北京

Cette image est extraite du projet "1,3 milliard de sportifs", le grand reportage d'Elisa Haberer sur le sport en Chine réalisé en 2007- 2008, avant l'ouverture des JO de Pékin.
Pour partir à la découverte du sport chinois et raconter à travers ce prisme un pays qui accueillait pour la première fois les Jeux Olympiques, Elisa Haberer a arpenté la Chine pendant quatorze mois. Un projet ambitieux au très long cours soutenu par l’Equipe magazine dont la publication a fait l'essentiel d’un numéro exceptionnel le 2 août 2008. En moins de 10 ans ont fleuri près de 70 clubs de golf à Pékin. Au Earls Club, la carte de membre, le sésame pour faire partie de l’un des premiers 18 trous de la capitale chinoise, coûte 50,000 €, auxquels s’ajoute la cotisation annuelle de 2000€.
Entre le gazon immaculé et les avions de ligne de l’aéroport international situé à proximité, trois jeunes caddies attendent. Li Fang (à droite sur l’image) a 20 ans. Elle travaille depuis 2 ans au club de golf Earls. C’est son premier travail : « Etre caddie est assez facile et cela me permet de rencontrer beaucoup de gens. Les clients sont plus cultivés que nous mais ne nous méprisent pas. Ils sont gentils et nous traitent bien, vraiment très bien. Mon rêve est de pouvoir continuer à travailler ici ». Entre ciel et... gazon.

Le témoignage d'Elisa Haberer

Dans un anglais d’Oxford pur jus, Henry, un col blanc pékinois de 40 ans, vante les avantages de la pratique de ce sport : le golf, qu’il a découvert 4 ans auparavant. « Les amis étrangers ont été les premiers à venir fréquenter ce club, mais aujourd’hui, la clientèle est essentiellement chinoise. C’est devenu un sport très populaire et surtout un très bon moyen de rencontrer des clients, faire des affaires. Tout ça en jouant au golf…!» souligne Henry, sous le regard bienveillant du bras droit du directeur de l’établissement venu contrôler l’interview des… « amis étrangers ».

Le choix de Jean-Denis

Une image émouvante, drôle et légère. On sent chez les trois jeunes femmes un mélange de gêne, de fierté et de joie de vivre qu’elles expriment chacune de manière différente. Le tout sous le regard (comme toujours) plein de curiosité, de respect et d’empathie d’Elisa Haberer. Image toute simple mais très graphique d’un monde qui change.
Ce portrait a été réalisé en format 6X6 (carré) -avec un appareil où la visée se fait à hauteur de poitrine, le visage penché sur le boitier- comme l’ensemble du reportage. Un choix assumé par l’auteure pour être moins intrusive (le photographe ne regarde pas directement le sujet) et plus formelle (chaque spot de ce reportage est raconté en une image unique).
La légère contre-plongée induite par l’utilisation de ce boitier participe pour beaucoup à l’esthétique de l’image et à son équilibre.