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Bernard Cahier

France

Bio

Longtemps avant que les téléobjectifs n’atteignent des tailles démesurées, il y eut une période magique dans les courses automobiles, caractérisée par la pureté et la simplicité des joutes. La course était un sport où l’homme, avec sa machine, se livrait à d’implacables duels, armé de talent et d’un courage infaillible; le mot sécurité n’avait pas encore été inventé, et la mort était une amie envahissante et omniprésente, mais acceptée par tous.

Nous sommes en 1952, le Championnat du Monde des Conducteurs de Formule 1 a été lancé deux ans plus tôt, et à l’autome, au Grand Prix d’Italie à Monza débarque un jeune homme nommé Bernard Cahier. Jeune aventurier (il a fait la guerre dans la 2ème DB à 17 ans, a vécu ensuite au Cameroun avant de partir pour la Californie et d’y rencontrer la femme de sa vie), passionné de vitesse, il est là, équippé d’un Kodak Retina II, et va effectuer son premier reportage. Il rencontre pour la première fois le déjà célèbre Juan Manuel Fangio qui lui fait une impression inoubliable. De retour à Paris, il publie son reportage dans « L’automobile », et rencontre peu après André Roussel, le tonitruant et puissant rédacteur en chef de « l’Action Automobile ». Roussel lui propose de couvrir toute la saison 1953, frais payés plus un petit salaire. Bernard achète immédiatement un Leica 3G et deux objectifs, un 50mm et un 85mm. Son talent est manifeste, et Roussel décide de l’envoyer sur tous les fronts: pas seulement les Grand Prix de F1, mais les courses d’endurance également, très populaires à l’époque.

Des courses mythiques: Mille Miglia, Targa Florio, Carrera Panamericana. Des course incroyables, où les voitures roulent à 300 km/h sur des routes ouvertes à la circulation! Incroyable, mais vrai.Bernard Cahier devient vite l’ami de tous, se glissant sans peine au sein de cette fraterie de fous du volant.

C’est cette vue intimiste, autant que les scènes de course sans filet (les circuits étaient bordés d’arbres, de maisons, de spectateurs…) qui donne tout son sel au travail magnifique de BernardCahier: il est toujours au sein de l’action, et nous fait partager sa vie fascinante. Il va pendant trente ans travaillerpour d’innombrables revues et magazines dans le monde entier, ayant créé au passage pour ses confrères la fameuse « IRPA », l’association presse de la course automobile.

Au début des années 80, la lassitude s’installe peu à peu. Et puis, le monde a tellement changé. Les amis morts au front sont nombreux, les voitures sont devenues des panneaux publicitaires ambulants, et l’ambiance de franche camaraderie n’est plus qu’un souvenir. Sans doute est-il temps de passer la main. Son fils Paul-Henri, né en Novembre 1952, est tombé dans la soupe quand il était petit. Les pilotes les plus célèbres du Monde défilent à la maison, les mêmes dont les portrait ornent les tirages noir et blanc qui jonchent le sol du salon familial après chaque course, pour pouvoir être sélectionnée et envoyés à chaque magazine.

Quand arrivent les vacances d’été, Bernard emmène parfois son fils sur les circuits. L’odeur de l’huile de ricin brulée est ennivrante, la musique des moteurs est sublime, le contact avec tous ces héros de la vitesse

Lorsqu’il a 14 ans, c’est l’initiation photographique.

Mission: photographier pilotes et voitures.

Matériel: Pentax Spotmatic.

Enseignement: pas grand chose, c’est à dire en gros « expérimente et débrouille-toi ».

Pour lire la suite passer sur la page de Paul-Henri.

 

 

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